Accueil › Références › REFERENCE – La réception de la coupure vibratoire du projet de Clamart Gare
Le projet
Le projet est situé à côté de la gare RER de Clamart, avec un trafic ferroviaire moyen de plus de 350 trains par jour, circulant sur 5 voies à niveau à environ 15 m du pied de façade.
La problématique
Le premier train passe devant le projet à environ 5 h 00 du matin et le dernier à presque 1 h 00, le trafic ferroviaire présente donc un impact social certain. L’impact aérien des voies sur les façades du projet constitue ici la première des voies de transmission à prendre en compte. Toutefois, le maître d’ouvrage a voulu assurer le confort des futurs occupants en anticipant également l’impact du trafic ferroviaire (pour rappel : il n’existe pas à ce jour de réglementation).
Le diagnostic
Après 2 jours de diagnostic au niveau des 12 futurs lots de cette opération, plusieurs dizaines de passages de trains par voies de circulation ont été analysés et retenus. La complexité du site résidait principalement dans sa superficie, induisant potentiellement une incertitude sur les données d’entrée, étant donné les variations géologiques d’un lot à l’autre.
Les niveaux mesurés in situ étaient inférieurs au seuil de perception tactile moyen d’un humain. Pour autant, le bruit rayonné par la structure des bâtiments existant lors de passage de train était clairement audible (même dans les pièces dont la façade n’était pas exposée). Cela est normal et démontre un fait systématique, nous entendons les vibrations plus facilement que nous les ressentons.
Note : pour réduire fortement les incertitudes de modélisation, nous avons mis en place une méthodologie de diagnostic basée sur la mesure en champ libre des niveaux vibratoires et la caractérisation vibratoire du sol. Cela nous permet d’estimer les niveaux vibratoires en lieu et place de bâtiments existants bien avant leur démolition et de réaliser les études d’impact avant que les parcelles ne soient totalement libérées.
L’étude de conception et d’exécution
Afin d’assurer le confort des futurs utilisateurs sans pour autant que l’opération ne soit plus viable financièrement, une coupure vibratoire par plots élastomères a été dimensionnée. Étant donné l’existence d’un ensemble de contraintes techniques, il a été nécessaire de réaliser une coupure vibratoire à un niveau différent pour chaque lot. Deux types de traitement vibratoire ont été utilisés sur les deux premiers lots : des plots élastomères en tête des murs périphériques pour reprendre les charges linéaires ; des appuis frétés en tête de certains poteaux pour éviter au maximum les chapiteaux métalliques.
Pour rappel, la coupure vibratoire doit être vue comme un plan de coupe horizontale du projet (ou une ligne en 2 dimensions), séparant généralement l’infrastructure « non désolidarisée » de la superstructure « désolidarisée » et donc protégée. Il existe donc une quatrième typologie de traitement, à savoir les baïonnettes verticales en périphérie du projet, afin de pouvoir « remonter » la coupure jusqu’à la « surface ».
Le suivi de chantier
Il est à noter que, le seul dimensionnement d’un traitement vibratoire ne permet pas de garantir l’atteinte des objectifs vibratoires. En effet, la qualité de la mise en œuvre de ces éléments très techniques est primordiale pour l’atteinte des objectifs. Nous estimons que la probabilité d’erreur, et donc non-fonctionnement d’une coupure vibratoire, dans le cas d’un chantier sans suivi spécifique est de 90 % (chiffre basé sur notre expérience à la vue du nombre de réserves relevées sur nos propres chantiers).
Afin d’assurer qu’un tel investissement financier permette d’atteindre les objectifs attendus (limitation de la gêne des futurs occupants en premier lieu), chacune des étapes de la réalisation d’une coupure vibratoire doit être suivie, contrôlée et validée.
Ainsi, sur les 61 réserves initiales, il en restait encore une dizaine après 2 ans de chantier. L’entreprise, assistée du fabriquant des traitements vibratoires et de nous-même, a appris en réalisant cette coupure vibratoire la clef du gain de temps en phase chantier. À savoir, l’importance de l’auto-contrôle, pour vérifier l’étanchéité des coffrages avant le coulage et ainsi réduire drastiquement les temps de réalisation des travaux de nettoyage de la coupure vibratoire. En effet, il ne faut pas seulement charger un traitement vibratoire pour qu’il fonctionne, il faut aussi que la superstructure désolidarisée soit libre de mouvement. Dans le cas contraire, les performances du système sont directement affaiblies.
Le dénouement
Après 2 ans de suivi de chantier et 2 sessions de mesures nocturnes dans les logements du projet, nous avons pu valider la conformité du projet avec les attentes objectives de la conception, les niveaux de bruits solidiens (perception auditive des vibrations) sont inférieurs à l’objectif.
Vous pouvez également nous contacter directement par téléphone sur le standard au 05.62.24.36.76