Accueil › Un p’tit dB pour la route ?
Je me suis souvent demandé pourquoi les terrasses des bistrots sur les Grandes Avenues étaient toujours les plus fréquentées alors qu’elles sont aussi les plus bruyantes !
Quel plaisir a-t-on de boire un demi, un thé ou un café avec 70 dB dans les oreilles, les bruits de moteurs, la fumée, les crissements de pneus, les coups de klaxons… ?
Bien sûr, c’est là qu’est l’animation de la ville, c’est là que la clientèle potentielle est la plus nombreuse (quand il y a de quoi déambuler), mais pourquoi s’installer en terrasse plutôt qu’à l’intérieur ? On ne s’entend même pas parler !
Justement, si on ne s’entend pas parler, les consommateurs de la table voisine non plus, on est donc tranquille pour s’épancher, raconter sa dernière rencontre amoureuse ou sa rupture prochaine, sans craindre les indiscrétions…
Autrefois, on se retrouvait sur la place du village, à la fontaine, où le bruit continu de l’eau tombant dans le bassin recouvrait les secrets partagés ou les déclarations d’amour murmurées. Aujourd’hui, c’est le flux permanent des véhicules qui sert de paravent sonore aux récits intimes.
Et pourtant, le même niveau sonore est parfaitement insupportable pour les mêmes personnes lorsqu’il impacte leur logement : on ne peut pas ouvrir les fenêtres sans être saoulé par le bruit des autos dans le salon, alors qu’on s’enfilait un dernier demi dans la même ambiance sonore quelques heures auparavant.
Et oui, mais le bruit qui s’insinue chez nous nous est parfaitement insupportable : il est vécu comme une agression d’autant plus insidieuse qu’on n’y peut rien. Une fois la fenêtre fermée, que faire de plus ? Lorsqu’on a froid, on peut toujours monter le chauffage (pour peu qu’on puisse payer la facture !) mais contre le bruit, pas de robinet à disposition ! Et nos oreilles n’ont même pas de paupières…
Savez-vous que sept mois de vie en bonne santé sont perdus par les Franciliens à cause du bruit ? (voir l’étude de Bruitparif, en collaboration avec l’Observatoire régional de santé Île-de-France, méthode des DALYS mise au point par l’OMS « Disability Adjusted Life Years » ou années de vie en bonne santé perdues).
Et que plus de 1.4 millions de personnes souffrent du bruit en région parisienne ?
Des solutions existent, qui permettent d’améliorer l’isolement acoustique vis-à-vis de l’extérieur : le remplacement des menuiseries, évidemment, mais pas seulement. La protection des logements concerne aussi la ventilation ou les occultations ; entrées d’air et coffres de volets roulants créant des fuites acoustiques dans les façades.
Et surtout, il est tout à fait possible, et nécessaire, d’optimiser les travaux lorsque ceux-ci visent à améliorer la performance énergétique des logements : une passoire thermique est bien souvent aussi perméable au bruit qu’au froid.
En revanche, les bonnes solutions thermiques ne sont pas toujours efficaces acoustiquement : un double vitrage avec deux vitres de 4 mm est souvent moins performant qu’un simple vitrage de 8 mm ! Le phénomène de résonance de deux vitres identiques entraîne une forte diminution de la performance acoustique juste dans la plage de fréquence qui correspond au maximum du bruit routier…
De même, la mise en œuvre d’un isolant thermique intérieur peut se révéler inefficace voire contre-productif pour l’isolation acoustique !
La collaboration acoustique/énergétique est nécessaire dans les travaux de rénovation pour optimiser les solutions techniques à mettre en œuvre, mais aussi pour éviter de faire deux fois le travail : une seule visite de diagnostic combiné, un seul dossier de demande de subvention, c’est comme ça qu’on diminue les coûts et les délais, souvent très long pour réaliser des travaux de rénovation.
Récemment, l’État a mis la main au porte-monnaie en annonçant un financement de 200 millions d’Euros pour réduire l’impact environnemental du réseau routier et autoroutier (dont les nuisances sonores). (info du 10/11/2023)
Quand on sait que le coût d’une isolation acoustique efficace d’un logement est de l’ordre de 10 000 euros et qu’il reste au moins 200 000 logements à traiter, il manque à peu près un zéro sur le chèque…
Malgré tout, on avance, et chez Gamba, on sait qu’il faut de la patience, de la pédagogie et de l’abnégation pour mener à bien une opération d’amélioration de l’isolation de l’enveloppe des bâtiments (IEB).
Notre équipe spécialisée dans le domaine de l’IEB (Emmanuelle, Saïd, Arif, Florian, Aymeric…) vous présente dans ce numéro quelques exemples d’opération menées à bien ou en cours, avec des témoignages de riverains d’aéroports ou de voies ferrées qui ont vu le confort acoustique de leur lieu de vie amélioré après plusieurs mois (ou années) de patience.
Voir aussi l’enquête comparative réalisée par BruitParif et le CREDOC 2016/2021 en Ile de France.
Vous pouvez également nous contacter directement par téléphone sur le standard au 05.62.24.36.76