Interview Gilles JUMAIRE : Les halles de la CARTOUCHERIE

Interview par Bastien MAUREY de Gilles JUMAIRE, ancien dirigeant de la société de production musicale BLEU CITRON, associé fondateur des Halles de la CARTOUCHERIE et initiateur de la salle de spectacles de la CARTOUCHERIE qui sera livrée en mars 2024.

Les halles de la CARTOUCHERIE ont été inaugurées début septembre 2023. Ce tiers lieu emblématique de la ville de Toulouse (ancienne usine de CARTOUCHERIE), propose une multitude d’activités (voir article précédent) dont la construction d’une salle de spectacle d’une jauge maximum de 800 personnes.

Bastien MAUREY : Bonjour Gilles JUMAIRE, pouvez-vous vous présenter et nous donner les points clés de votre carrière ?

Gilles JUMAIRE :

Pour commencer, j’ai fait peu d’études. Je me suis fait virer en première. Le peu que je savais faire, c’était de la comptabilité et cela m’a énormément servi. À cette époque, je faisais mon argent de poche avec la musique en jouant du saxophone et de l’accordéon dans des bals et fêtes de villages. Mais à 18 ans il fallait vraiment que je me mette à travailler. Avec un Bac G2, je me suis retrouvé à Paris comptable dans une maison de disques. À l’intérieur de cette maison de disques, j’ai évolué et j’ai souhaité sortir de la comptabilité. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à m’intéresser plutôt aux disques et à l’édition musicale. Ensuite, j’ai monté ma société de production musicale, BLEU CITRON, dans le milieu du jazz et des musiques du monde. Je proposais un accompagnement 360° pour des artistes émergents, je gérais les éditions, la production de disques et la production de scènes.

Gilles Jumaire

Parallèlement à l’activité de BLEU CITRON, dans les années 89, 90, je suis parti sur des grosses tournées me donnant l’occasion de travailler avec Jacques Higelin, Guy Bedos, Kassav’. À côté de ça nous faisions de la production d’artistes de passage sur le territoire français (Rolling Stone, David Bowie, Phil Collins, Genesis, toutes les grosses pointures mondiales) ; pour les artistes français, Stéphane Eicher, Paul Personne…

En 1998, lassé de ce monde-là, j’ai arrêté pour venir m’installer à Toulouse avec BLEU CITRON dans ma poche. C’était petit à l’époque, parce qu’en sommeil et en arrivant à Toulouse, je l’ai redéveloppé un peu différemment.

Bastien MAUREY : Une sorte de nouveau départ pour BLEU CITRON à Toulouse

Gilles JUMAIRE :

Oui, un nouveau départ à ne faire que de la production, dans un premier temps, la production de spectacle localement, c’est-à-dire avec des artistes de passage. À ce moment-là, je ne voulais plus m’occuper d’artiste directement parce que je l’avais fait pendant 15 ans. C’est un peu ma nature, au bout de 10-15 ans, je me lasse, j’arrête et je commence autre chose. Je me suis donc consacré à la production de spectacles localement pour les artistes qui sont en transition sur un jour ou deux entre Toulouse, Montpellier et Bordeaux.

Mais mon entourage professionnel me poussait à se réoccuper d’artistes directement. À ce moment-là, je me suis dit « Ok je le fais et puis si ça ne marche pas, j’arrêterai ». On a travaillé principalement avec des artistes locaux, ça a marché, ça s’est développé et Bleu Citron est une Société de productions de Spectacles importante en France maintenant.

« Les producteurs connaissent généralement bien les salles en France. »

Bastien MAUREY : Les producteurs de spectacles doivent avoir des retours sur la qualité acoustique des salles ? notamment par le biais des techniciens.

Gilles JUMAIRE :

Une salle se réserve entre 3 et 9 mois voire un an avant la prestation. Le processus de sélection se fait entre le producteur et le promoteur ou l’organisateur. Le technicien son ou lumière peut faire des retours mais n’est pas le décideur. Les producteurs connaissent généralement bien les salles en France.

Ils savent qu’il y a des salles qui ont une bonne acoustique et d’autres ou c’est catastrophique. Bien sûr les salles qui sonnent bien sont privilégiées mais parfois, il n’y a pas le choix. Et il ne faut pas rêver, pour un producteur le côté économique va jouer énormément. Mais s’il y a le choix c’est sûr que le producteur préférera aller dans une salle qui sonne bien.

 

Bastien MAUREY : Et l’artiste qui arrive dans une salle et qui se rend compte qu’il y a un écho, un phénomène acoustique gênant, il n’a pas le pouvoir de faire quelque chose ?

Gilles JUMAIRE :

Si, il va gueuler sur son producteur mais après s’il a confiance en son producteur, il se dit que le producteur a essayé de faire ce qu’il pouvait, mais là, ce jour-là, il ne pouvait peut-être pas avoir la salle, et donc il n’y avait pas le choix. Il fait le show quand même, et puis il passe à autre chose sur les dates suivantes.

Bastien MAUREY : Si on revient sur le fonctionnement des halles de la CARTOUCHERIE ? Comment vous intervenez dans la CARTOUCHERIE ?

Gilles JUMAIRE :

J’ai arrêté BLEU CITRON en 2017 et je n’avais pas de projet précis. Les personnes à l’origine de la CARTOUCHERIE venaient d’avoir l’accord de la mairie pour vendre le bâtiment pour un projet. Le projet, c’était une halle gourmande, de l’escalade et du coworking. Ces personnes voulaient mettre une dimension culturelle dans les halles de la CARTOUCHERIE. Ils ont entendu que j’avais arrêté BLEU CITRON et m’ont appelé. Je leur ai dit qu’il fallait rajouter une salle de spectacle. À l’époque cela manquait à Toulouse, Maintenant ça va un peu mieux, notamment avec le METRONUM (NDLR : dont GAMBA a fait l’acoustique) mais il manquait vraiment de salles.

Je suis rentré comme un des associés fondateurs parce qu’on voulait faire vivre la friche avant la réhabilitation. Si vous étiez à Toulouse entre 2017 et 2019, nous avons fait plein de choses dans la halle, des animations culturelles, sociales, des marchés, qui ont été notre moyen de communication. J’ai donc organisé tout cela.

Bastien MAUREY : Et ça fonctionne comment aujourd’hui ?

Gilles JUMAIRE :

Nous avons monté plusieurs structures dans un collectif. Nous sommes en coopérative donc c’est vraiment une mutualisation. COSMOPOLIS est la structure qui fait le lien avec toutes les activités. Par exemple, l’UCPA est associée, pareil pour, THE ROOF, l’escalade. Pour la restauration c’est un peu plus compliqué parce qu’il y a 25 points de restauration. Il y a une société FESTA qui les représente. Mais le principe, c’est qu’il y a des activités marchandes. La restauration, le bar principalement, et la location des espaces de coworking, financent des activités qui ne sont pas marchandes du tout : la partie culturelle. La salle de spectacle n’est pas rentable. Mais on le savait, ça faisait partie du schéma.

 

Bastien MAUREY : Et une salle de spectacle, ça se restabilise comment, en fait ?

Gilles JUMAIRE :

En France quasiment toutes les salles ont de l’argent public. Et elles ne peuvent que difficilement monter le prix de leur location car ça met en péril le modèle économique du secteur. Si toutes les salles montaient leur prix, les producteurs ne pourraient plus produire les artistes dans des coûts acceptables et les gens ne pourraient plus payer leurs places. J’ai fait beaucoup de salles en France en faisant des tournées et elles sont très souvent déficitaires. Les zéniths, par exemple sont des constructions financées par la collectivité. En combien d’année de fonctionnement, le loyer arrive à financer la construction ?

À la CARTOUCHERIE, le principe, c’est une mutualisation. Au début, on a essayé de monter une structure qui devait gérer la salle de spectacle. Mais quand on a fait le modèle, le business plan, on a bien vu qu’on aurait besoin d’au moins 250 000 euros par an. Donc on n’a pas créé de société spécifique pour la salle. Sinon elle aurait été incapable de payer ses charges (loyer, etc. ).

Au moment du Covid, lorsque certaines banques nous ont lâchées, elles voulaient enlever la salle de spectacle. Mais tous les associés ont voulu maintenir cette salle dans le projet.

Il n’y a pas que les activités de la salle de spectacle qui ne rapportent pas d’argent. Pour toutes les autres activités culturelles et sociales dans toute la halle, quand on fait des animations dans le préau, dans la travée verte, ou dans la rue sud vers la salle d’escalade, ce n’est pas payant, mais on veut le faire.

« Oui les qualités acoustiques sont remarquables. »

Bastien MAUREY : Par rapport aux différents types d’activités de la CARTOUCHERIE, est-ce que vous avez des retours sur l’acoustique ?

Gilles JUMAIRE :

Oui les qualités acoustiques sont remarquables. Là on fait l’interview dans un des espaces de coworking et on n’est pas gêné par le bruit des activités en bas.

Au niveau de la restauration c’est très agréable et on arrive à se parler même quand il y a beaucoup de monde. On pourrait craindre que ce soit l’enfer car les tables sont proches et la densité de personne relativement élevé mais on arrive quand même à bien s’entendre et tenir une discussion nettement audible.

On craignait un peu le bruit des cours de squash. Mais bon, ça va. Le bruit des activités dans la grande rue couvre largement le bruit des terrains de squash.

Pour l’acoustique de la salle de spectacle, on verra en avril 2024 quand elle sera en fonctionnement mais déjà quand on rentre dedans aujourd’hui on sent que la réverbération est bien contrôlée.

« GAMBA est un gage de qualité et vous êtes connus pour être fiable. »

Bastien MAUREY : Est-ce que vous avez eu des retours sur nous, Gamba, sur cette opération ou sur d’autres ? Est-ce que vous nous connaissiez déjà de base ?

Gilles JUMAIRE :

Sur la CARTOUCHERIE, non pas vraiment de retours. Mais à Toulouse vous êtes connus. GAMBA est un gage de qualité et vous êtes connus pour être fiable.

Quand des personnes proches m’ont questionné pour savoir qui était l’acousticien de la salle de spectacle et que je leur ai dit GAMBA, ils m’ont dit « Si c’est GAMBA, alors c’est bon ».

Bastien MAUREY : C’est vraiment appréciable comme retours car on s’investit beaucoup dans nos projets. On est aussi présent à Paris, Nantes, Lyon, Marseille. Nous intervenons un peu partout en France et à l’étranger mais nous ne bénéficions peut-être pas de la même notoriété ailleurs.

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