Il fait chaud et ça fait du bruit !

La pollution sonore risque d’augmenter avec le recours de plus en plus fréquent aux pompes à chaleur. Penser collectivement peut être la solution.

Une augmentation du nombre d’équipements individuels de climatisation/chauffage dans les villes est prévisible dans le contexte de réchauffement climatique actuel. Cela représente un risque pour la gestion de l’environnement sonore dans les zones urbaines. Il s’impose donc de trouver des solutions collectives, afin de traiter les nécessités environnementales et garantir le bien-être des habitants. Ces solutions peuvent être pensées non seulement à l’échelle d’un bâtiment mais aussi intégrées à la conception urbaine.

Les évènements climatiques extrêmes sont de plus en plus présents dans notre quotidien : les moyennes des températures saisonnières montent, les phénomènes de canicules sont de plus en plus courants et accentués en ville, … Ces signes du réchauffement climatique justifient la demande croissante de systèmes de climatisation dans les bâtiments.

Depuis janvier 2022, la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 est en vigueur en France et vise la neutralité carbone pour la construction d’ici 2050. Ces nouvelles exigences répondent à la nécessité de réduction de la consommation d’énergie basée sur les énergies fossiles, non renouvelables et à forte émission de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, les systèmes de chauffage à gaz sont mis sur le banc de touche et les systèmes réversibles de climatisation/chauffage à l’aide de pompes à chaleur deviennent la nouvelle référence.

La mise en œuvre de ces équipements en milieu urbain, sur des bâtiments neufs ou existants, nécessite une réflexion du point de vue acoustique. En effet, en France, ces installations sont soumises à la réglementation « bruits de voisinage » (Décret n° 2006-1099 du 31 août 2006). Ce texte réglementaire impose des limites à l’émergence sonore dans le voisinage (différence entre le bruit existant sans équipement et le bruit après l’installation de l’équipement). Cette valeur d’émergence est un objectif à atteindre par projet.

Cependant, le fait d’appliquer ces conditions à chaque projet ne règle pas le problème dans sa globalité. L’analyse de l’impact acoustique de la mise en œuvre de ces équipements dans un environnement urbain devrait intégrer la gestion du cumul des impacts acoustiques des différents projets.
Par exemple (voir illustration ci-dessous) : le quartier où se situe la maison jaune est en plein « boom » immobilier. En 4 ans, 4 bâtiments de logements collectifs ont été construits autour de cette propriété. Les études acoustiques de ces projets ont été faites les unes après les autres. Les niveaux sonores maximaux engendrés par les équipements du projet ont été définis sur la base de des mesures du bruit résiduel existant, effectuées toujours avant la construction du prochain immeuble.

D’après la réglementation, une augmentation de 3 dB(A) de la valeur du bruit résiduel existant est tolérée, en période nocturne, pour le bruit engendré par un nouveau projet. Dans cette logique, au bout de 4 ans, la maison jaune a subi à une augmentation de 12 dB(A) du niveau de bruit existant par rapport à la situation initiale !

Cet exemple montre qu’une approche individuelle est assez limitée pour la gestion de l’impact acoustique des projets en zones urbaines. Une analyse globale serait donc plus adaptée. Mais comment l’organiser ? Quelles solutions possibles ?

La prise en compte de cette problématique d’impact sonore cumulé des équipements techniques dès la réflexion du PLU (Plan Local d’Urbanisme) pourrait être une bonne stratégie d’organisation. Cela permettrait de réfléchir à des solutions à l’échelle d’une ville ou d’une ZAC (Zone d’Aménagement Concerté).

Une solution envisageable permettant d’éviter la multiplication d’unités de chauffage/climatisation individuelles serait leur remplacement par des systèmes collectifs. Aujourd’hui, certains quartiers possèdent des chaufferies centralisées. Pourquoi ne pas imaginer aussi des installations permettant la climatisation centralisée à l’aide d’un réseau urbain de froid ?

À Paris, cette solution a été développée sur 86 km de réseau, alimenté à 100% par de l’électricité renouvelable :

C’est le premier réseau en Europe. En plus d’être un moyen efficace et rentable pour rafraîchir les zones fortement peuplées comme les centres-villes, tout en réduisant l’empreinte carbone, cette technologie facilite la gestion de l’environnement sonore urbain.
Si une solution urbaine n’est pas disponible, la réflexion se pose à l’échelle du projet. L’anticipation de la problématique acoustique des systèmes de chauffage/climatisation permet d’élargir les possibilités en conception et d’optimiser les solutions prévues : du choix technologique jusqu’aux traitements acoustiques à mettre en œuvre.

Des technologies collectives et efficaces pour la gestion de l’environnement sonore urbain et de la problématique de cumul du bruit engendré par les équipements techniques individuels existent déjà. Il reste donc à intégrer cette réflexion aux instruments politiques de gestion urbaine, afin d’anticiper et d’éviter l’empilement du bruit dans les villes. Cela n’étant pas encore une réalité, pour éviter une anarchie urbaine des climatiseurs individuels, il est donc fondamental aujourd’hui que ce sujet soit traité dans sa globalité, au moins, à l’échelle des projets.

par Fernanda Aor

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