Accueil › Impact du bruit des transports sur la santé
» L’exposition au bruit des transports a des conséquences sur la santé, allant des troubles du sommeil au diabète, et est responsable de 622 797 années de vie en bonne santé perdues chaque année rien qu’en France. «
C’est le constat fait par l’ADEME dans son étude sur le coût social du bruit en France, datée d’octobre 2021.
Le graphique suivant illustre les implications du bruit routier (Road), ferroviaire (Rail) et Aérien (Air) sur la santé ainsi que les années de vie en bonne santé perdues chaque année en France :
Le bruit des transports impacte donc notre santé et particulièrement le bruit routier contribuant à l’apparition de la gêne, de la perturbation du sommeil, de l’obésité, des troubles de la santé mentale et du diabète.
Le bruit étant devenu un enjeu de santé publique, la directive 2002/49/CE demande maintenant d’évaluer ces impacts sanitaires lors de la réalisation des cartes de bruit stratégiques des collectivités et gestionnaires d’infrastructures.
Quid de l’impact du bruit des transports sur la santé et revue des actions envisageables, on vous dit tout !
Une exposition répétée au bruit peut entraîner la libération excessive d’hormones de stress telles que le cortisol, l’adrénaline ou la dopamine ainsi que la libération d’acides gras. Le stress favorise ensuite l’apparition de nombreux maux dont les conséquences évoluent avec la durée d’exposition, c’est ce que précise l’OMS dans le graphique ci-dessous :
Schéma des effets extra-auditifs court et long terme selon l’OMS, 2017
Un taux important de cortisol favorise l’hypertension artérielle et augmente le risque cardiovasculaire. La quantité de cortisol aurait également sa part de responsabilité en transmettant un nombre trop élevé d’hormones au fœtus.
Par ailleurs, les enfants exposés à un bruit environnemental constant risquent de développer des difficultés d’apprentissage.
Enfin, et c’est important, les troubles du sommeil, la gêne psychologique voire les maladies psychosomatiques, ont des répercussions sur la vie sociale d’un individu, notamment une réduction de la motivation de travail et une baisse des performances conduisant souvent à un sentiment de frustration et à des conflits avec les autres travailleurs (Source : Conseil National du Bruit-Effets sanitaires du bruit septembre 2017).
D’une manière générale, les actions de réduction de bruit doivent être pensées d’abord en amont (comment limiter les conflits bruit-humain), puis « à la source » (solution moins génératrice de bruit), avant de penser à des actions sur la propagation (écran, merlon) puis en dernier recours « Au niveau du récepteur » (isolements de façades). Le schéma ci-dessous synthétise le type de famille d’actions et des exemples de solutions pour les illustrer :
Pour ne pas continuer à subir le bruit d’un point de vue de la gêne, de la santé mais aussi sur le plan économique (coût des actions de résorption des PNB, écrans acoustiques, isolations de façades…mais aussi coût de prise en charge du bruit sur la santé), les actions amonts sont à privilégier pour transformer la société, lentement mais sûrement.
Le bruit des transports est particulièrement marqué dans les zones urbaines, autour des grandes infrastructures. Supposons un instant un jeu vidéo où nous pourrions construire des villes avec, entre autres, des infrastructures et des bâtiments en partant de 0, alors nous pourrions optimiser cette planification pour limiter les nuisances, comme le bruit. Malheureusement, il faut partir d’un existant souvent contraint, notamment dans les villes, où il convient de réfléchir à plus ou moins long terme à une planification urbaine éloignant les zones d’habitation des principales sources de bruit. Dans cette réflexion, notre futur mode de vie et notre mobilité doivent permettre de limiter la pollution sonore en premier lieu. Le traitement du bruit des infrastructures de transport par les isolements acoustiques de façades demeure le dernier recours, d’autant que cette action ne prend pas en compte l’environnement des habitants (balcons, terrasses, jardins, cadre de vie extérieur).
Dans l’étude de l’ADEME sur le coût social du bruit, des mesures d’évitement simultané du bruit et de la pollution de l’air ont été analysées, elles offrent des ratios bénéfices-coûts intéressants. Les études ont concerné :
Les impacts sanitaires extra-auditifs peuvent survenir à court, moyen ou long terme, à la suite d’une exposition chronique à des niveaux sonores parfois faibles. Des liens ont été établis entre l’exposition au bruit des transports et l’apparition de certains symptômes ou pathologies. Le bruit des transports impacte donc notre santé et particulièrement le bruit routier contribuant à l’apparition de la gêne, de la perturbation du sommeil, de l’obésité, des troubles de la santé mentale et du diabète. C’est cet impact à long terme sur les maladies cardiaques qui entraîne la mort prématurée.
En complément de la loi bruit de 1992, la Loi d’Orientation des Mobilités (Loi LOM) de 2019 définit une politique qui instaure le « droit reconnu à chacun de vivre dans un environnement sonore sain ».
La réduction du bruit est donc un des défis de société afin d’agir pour la santé de la population. Ce défi est grand car il s’agit de concilier croissance urbaine et densification des villes avec moins de personnes exposées au bruit. Dans ce contexte, la planification urbaine et la mobilité doivent être repensées pour limiter les situations de conflit entre nuisances sonores (ayant des répercussions sur la santé) et êtres humains.
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