Accueil › Les solutions pour le futur devraient être recherchées dans le passé
Peindre nos toitures en blanc pour éviter la surchauffe d’été, ventiler nos bureaux à la faveur de la fraîcheur des nuits d’été, prendre le vélo ou le tramway plutôt que la voiture, c’est un retour vers des usages économes et de bon sens, que la technologie moderne a éclipsé et fait oublier, à grands coups de bagnoles et de clim.
Le transport fluvial de marchandises représentait le mode majoritaire il y a 100 ans, mais les avancées technologiques et les investissements dans les infrastructures routières et ferroviaires ont progressivement changé cette dynamique au cours du XXe siècle. Mais aujourd’hui, entre les objectifs de décarbonation des transports de l’UE de 90% d’ici 2050, dont environ la moitié des émissions est aujourd’hui due à la part routière et l’épuisement des gains potentiels supplémentaires en matière de bruit routier, il va bien falloir trouver des solutions réellement efficaces, et rapidement. Le transport fluvial, combiné au train et à un inévitable complément routier, est considéré comme une alternative crédible et efficace.
Et la marge de progression est énorme, puisque dans l’UE aujourd’hui, le transport fluvial compte pour moins de 2 % du fret, contre 80 % pour le transport routier et 5 % pour les transports ferroviaires.
En matière de transport de marchandises, le passé peut donc aussi nous montrer le chemin.
L’un des avantages les plus immédiats du transport fluvial est la réduction significative de la pollution sonore. Les bateaux fluviaux génèrent beaucoup moins de bruit que les camions. Leur propulsion plus douce et continue, ainsi que leur capacité à transporter de grandes quantités de marchandises sans interruption, réduisent considérablement l’impact sonore sur l’environnement.
De plus, les voies navigables sont souvent éloignées des zones densément peuplées, ce qui limite l’exposition des communautés locales au bruit. Contrairement aux routes de transport par camion, qui traversent souvent des zones résidentielles, les rivières et canaux permettent un transport discret et peu intrusif. En conséquence, le transport fluvial contribue à une meilleure qualité de vie pour les habitants des zones proches des itinéraires de transport.
Outre la réduction du bruit, le transport fluvial se distingue également par ses faibles émissions de CO2. Les bateaux fluviaux sont plus efficaces énergétiquement que les camions. En moyenne, ils émettent beaucoup moins de CO2 par tonne-kilomètre, grâce à leur capacité à transporter de grandes quantités de marchandises en un seul voyage. Cette efficacité se traduit par une réduction des trajets nécessaires et, par conséquent, une diminution des émissions de gaz à effet de serre.
Le secteur du transport fluvial est également à l’avant-garde de l’utilisation de carburants alternatifs. Les innovations dans les technologies hybrides, électriques, et l’utilisation de gaz naturel liquéfié (GNL) ou de biocarburants permettent de réduire encore davantage les émissions. En comparaison, le transport routier, bien qu’en évolution vers des solutions plus propres, est encore largement dépendant des carburants fossiles.
Un autre aspect crucial est la durée de vie des équipements. Les bateaux fluviaux, avec une durée de vie généralement plus longue que les camions, nécessitent moins de ressources pour leur fabrication et leur entretien, contribuant ainsi à une réduction de l’empreinte carbone globale du cycle de vie des équipements de transport.
Le transport fluvial s’intègre parfaitement dans des solutions logistiques multimodales, combinant divers modes de transport pour optimiser chaque segment du trajet. Par exemple, les marchandises peuvent être transportées par bateau sur la majeure partie de la distance, puis transférées à des camions électriques pour les livraisons finales en ville. Cette approche permet de maximiser l’efficacité énergétique et de minimiser les émissions de CO2 tout au long de la chaîne logistique.
C’est une excellente question, que nous laisserons aux spécialistes, et de l’hydraulique des fleuves, et du climat, et de la navigation. Mais en tant que BE en acoustique, préoccupé par les questions environnementales en général, nous savons que, si l’application de mesures correctives est souvent indispensable, elle n’est pas toujours suffisante ; un enrobé « acoustique » ne résout pas les problèmes de bruit, il les rend moins saillants ; un écran acoustique en bordure de route ne supprime pas le bruit, il le diminue ; alors à chaque fois qu’une alternative est imaginée, on s’enthousiasme, bon public qu’on est. Surtout quand cette alternative semble cumuler de nombreux avantages environnementaux et qu’elle réveille un imaginaire poétique (la glisse du bateau dans le silence du fleuve et l’envol des oiseaux pêcheurs dans la brume d’hiver…).
Un brin d’illustration sur le sujet : https://www.courrierinternational.com/long-format/reportage-a-bord-d-un-cargo-fluvial-sur-la-seine-laboratoire-de-la-transition-ecologique
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