Accueil › Bruit et vibrations de chantier : une étude et un suivi de travaux, pour quoi faire ?
Il n’existe pas de « chantier type » : en fonction de la nature des travaux, des contraintes et de l’environnement du site, chaque chantier est particulier. Il est alors très difficile de fixer, au niveau national, une valeur limite de niveau adaptée à toutes les situations.
C’est la raison pour laquelle aucune limite réglementaire n’est imposée en termes de niveau de bruit et vibrations à ne pas dépasser.
Les chantiers sont exclus du champ d’application de la notion d’émergence de bruit de voisinage (décret 2006-1099 du 31 août 2006) ; même si aujourd’hui ce texte sert bien souvent de base pour fixer des limites.
Les contraintes réglementaires acoustiques s’appliquant au cas du chantier sont donc :
L’absence de comportement anormalement bruyant.
En matière de gêne liée à la vibration dans l’environnement (chantier ou autres), il n’y a pas de réglementation non plus.
Une circulaire existe pour la tenue structurelle des bâtiments (circulaire du 23/07/86) et des directives sont données pour les chantiers aux abords des voies SNCF. Les valeurs de ces textes sont très élevées et la gêne apparaît bien avant (et heureusement !).
Dans le cadre de la loi mobilité (LOM), un texte est en préparation concernant cette problématique et devrait voir le jour prochainement. Néanmoins, comme pour l’acoustique, elle ne couvrira pas le cadre du chantier.
Les contraintes n’étant pas cadrées numériquement, le plus gros risque est que la gêne acoustique ou vibratoire soit avérée (plaintes, mesures ou dire d’expert) sans que les précautions appropriées pour limiter ces nuisances ne soient prises en compte par l’entreprise en charge des travaux. Dans ce cas, cette dernière peut se voir imposer un arrêt de chantier.
Autant de situations malheureusement déjà rencontrées…
Sans réglementation, la définition d’un seuil est affaire de spécialiste.
Tout en gardant en tête que, par nature, un chantier est bruyant (vivement les marteaux en mousse !), il faudra tenir compte du niveau perçu et de la durée de la gêne.
Trois phénomènes peuvent être distingués comme facteurs à prendre en compte dans l’acceptation du bruit/vibration :
Certaines infrastructures sensibles comme les hôpitaux, qui peuvent utiliser des IRM ou des microscopes électroniques, ou les salles de spectacles, devraient bénéficier de seuils limites spécifiques.
Outre les seuils, la définition des zones de risque de gêne ou de désordre, par niveaux d’enjeux, permet d’anticiper les zones les plus concernées. Cela permet de communiquer vers les riverains et de réfléchir à des mesures compensatoires spécifiques.
Les mesures compensatoires doivent être intégrées dans la réflexion et discutée avec les entreprises pour un dimensionnement en conséquence. De nouvelles technologies de réduction se développent et permettent des résultats très appréciés par les riverains.
On peut citer par exemple : les murs antibruit temporaires, les capotages, les tentes acoustiques, le matériel asservi… autant de principes de réduction des nuisances qui apporte un réel gain et qui fera l’objet d’une prochaine Newsletter.
L’étude et le calcul des nuisances permettent d’orienter vers des solutions de suivi adaptées. On peut envisager, par exemple :
Concernant ce dernier point, les études amont ont tout leurs sens pour optimiser le rapport coût/pertinence, directement proportionnel au nombre de balises et à la durée du monitoring. Ceci n’est possible que si la localisation des balises a été réfléchie en relation avec le phasage des travaux.
La figure ci-dessous schématise les différentes étapes énumérées précédemment pour parvenir à un chantier à nuisances contrôlées.
Le but d’un suivi de chantier est l’objectivation des nuisances pour limiter autant que faire se peut la gêne du voisinage.
Pour être le plus objectif possible, il faut donc être au bon endroit, au bon moment ;il n’est pas rare d’avoir des retours du type « si vous étiez venus hier, c’était autre chose » ou « là il n’y a pas de bruit mais demain on sort les gros engins ».
Des mesures ponctuelles ou des visites de contrôles sur site, bien que très pertinentes géographiquement parlant (le technicien peut cibler l’endroit adapté in situ), implique une réactivité proche du temps réel de tous les aléas d’un planning travaux. Très difficile !
Pour pallier cela, un monitoring bruit et/ou vibratoire en continu permet de ne rien rater et de faire un retour en direct au chef de chantier si les seuils sont dépassés ou vont bientôt l’être (pré-seuils).
L’historisation des niveaux et des alarmes est très appréciée par les maîtres d’ouvrage notamment pour le côté continu qui permet des rétrospectives (les riverains appellent souvent le lendemain du jour où ils ont été gênés). Ces analyses à T-1 présentent un intérêt accru quand elles sont bien positionnées.
La localisation des balises de suivi doit être étudiée en amont car, mal placées, deux cas de figure peuvent se présenter :
Pour ce deuxième cas de figure, cela peut être un mauvais réglage des seuils ou ce qu’on appelle des effets de proximité. En effet, le bruit et la vibration ne décroissent pas de façon linéaire mais plutôt de façon logarithmique ; c’est-à-dire que les niveaux perçus/mesurés diminuent très vite dans les premiers mètres.
Une analyse du signal est alors possible, voire nécessaire, pour identifier le type de source en cause (via une intelligence artificielle ou une intelligence humaine).
Vous avez dit analyse ? Un bureau d’études ayant pu étudier le chantier aura un regard plus aiguisé et saura répondre à ces problématiques.
Vous pouvez également nous contacter directement par téléphone sur le standard au 05.62.24.36.76