Home › Références › REFERENCE – Études d’identification des Points Noirs du Bruit ferroviaire.
M. Regairaz, responsable du pôle acoustique et vibrations au sein de SNCF Réseau, témoigne du besoin de rigueur et de traçabilité des études acoustiques dans les opérations d’identification de PNBf.
M. Regairaz, vous êtes responsable du pôle acoustique et vibrations au sein de SNCF Réseau et à ce titre, vous êtes en supervision technique des études d’identification des Points Noirs du Bruit ferroviaires.
SNCF Réseau s’est engagé dès 2002 (RFF à l’époque) dans un programme de résorption des PNB ferroviaires. Après des premières expérimentations sur une quarantaine de sites pilotes en Ile-de-France (région particulièrement concernée par le sujet), un accord cadre a été signé avec l’ADEME sur la période 2010-2020 pour traiter des sites en Ile-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, Occitanie et sur l’agglomération bordelaise. De plus, de nombreux PNB ont été résorbés dans le cadre de projets, c’est le cas notamment du projet Eole.
Un recensement des PNB potentiels au niveau national a également été mené avec une méthode simplifiée, sans calcul précis par modélisation fine mais en utilisant des abaques forfaitisées avec un profil terrain très simplifié.
Cette méthodologie avait pour objet de hiérarchiser les zones prioritaires à diagnostiquer et non d’identifier précisément les PNB. Au niveau national l’évolution globale des hypothèses de trafic n’avaient pas de raison de remettre en cause la hiérarchisation des zones prioritaires à diagnostiquer. C’est pourquoi le choix a été fait de ne pas remettre à jour régulièrement cet observatoire mais de passer directement à la phase de résorption avec identification fine préalable des PNB à la faveur des différents programmes de financements alloués.
Le plan de relance permet d’accélérer la résorption des situations les plus critiques.
Si le processus d’étude est resté le même (réalisation de points de mesures in situ, modélisation des sites, calage des modèles à partir des mesures et calculs acoustiques sur la base des hypothèses de trafic actuels et futurs), l’échelle des périmètres a été fortement revue à la hausse : d’une échelle communale, gérée par les Directions Territoriales, on est passé à une échelle régionale avec un linéaire de voie beaucoup plus important, sans pour autant être exhaustif), piloté au niveau national (hors Ile-de-France). Le montant des appels d’offre ont ainsi été multipliés par un facteur 10, ce qui a permis d’optimiser l’utilisation des crédits disponibles pour l’identification et la résorption des PNB.
Le savoir-faire des bureaux d’études en termes de modélisation acoustique reste évidemment le point clé des études d’identification des PNB mais le travail ne se limite pas à une simple modélisation.
Les bureaux d’études doivent être en capacité :
Sans oublier la phase terrain qui permet d’ estimer le nombre de logements au sein des bâtiments PNBs, le nombre d’ouvertures et d’identifier les façades aveugles ce qui est particulièrement dimensionnant pour les estimations de chiffrages.
Pour cela, il est nécessaire de structurer des bases de données contenant une multitude d’informations afin d’en extraire l’ensemble des éléments nécessaires (nombre de bâtiments et logements PNB, niveaux sonores, type de bâti, coût des protections, …) pour répondre efficacement aux attentes. La qualité des sortants est également une forte attente de la part de SNCF Réseau, tant sur la forme (bonne lisibilité des cartes de résultats, synthèses sans ambiguïtés) que sur le fond (exactitude des données, compilation des résultats par commune, ligne et région, …) tout en garantissant une traçabilité des données.
La qualité des sortants des études d’identification est le point essentiel pour assurer une bonne qualité des phases suivantes. En effet, pour les programmes de résorption par isolement acoustique des façades, une fois un bâtiment PNB identifié, il est nécessaire de procéder à un diagnostic de l’isolation de chaque logement PNB pour savoir si des travaux sont à envisager (si l’isolement en place est insuffisant) ou non. Toute imprécision dans un rapport d’identification serait génératrice de perte de temps dans les phases ultérieures et donc de coûts supplémentaires, ce qui ne peut être accepté.
Il est effectivement nécessaire d’assurer une relative homogénéité dans le format des bases de données et de rapport. Afin d’optimiser le processus de traitement et notamment la compilation des résultats d’études nécessaire pour la programmation et le suivi financier des travaux, nous ne devons pas perdre de temps à chercher les informations nécessaires au sein de rapports hétéroclites. Une standardisation est nécessaire. Un rapport d’étude type a ainsi été fourni par SNCF Réseau à chaque bureau d’études, tout en respectant les spécificités de chacun. Par exemple, nous n’imposons pas le format des fiches de mesures mais listons précisément les informations qu’elles doivent présenter.
De même, les bases de données issues de ces études sont amenées à être compilées dans un outil unique national de suivi du traitement des PNB. Leur format doit donc respecter un standard particulier.
Entretien avec Fabien KRAJCARZ, Directeur général et responsable de l’activité infrastructure des transports
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